LA JOURNEE PORTE OUVERTE DE L'AP-HP





Hier, sur une radio d'information française, j'entendais que l'Assistance Publique- Hôpitaux de Paris faisait une journée portes ouvertes. L'exemple cité a bien évidement été l'Hôpital Georges Pompidou, avec ses «chambres domotiques » et ses super-laboratoires d'analyses bourrés de robots et d'informatique. Je ne conteste pas forcément ce choix, mais j'aurais voulu entendre aussi un écho plus réaliste de ce qu'est réellement l'AP-HP et ses vieux hôpitaux à peine remis aux normes de sécurité, les files d'attente dans les couloirs des services d'urgence, les cris des malades qui appellent en vain un personnel débordé, les agressions des alcooliques en mal de leur dose quotidienne, les violences verbales, les infirmières et aide-soignantes, les mains dans les déjections, qui réclament des gants jetables que l'administration leur refuse à cause des budgets, les infirmières de nuit courant entre les trois étages confiés à leur garde, les appels sans réponse du médecin de garde, les grands airs arrogants du chef de service, les compétences non reconnues, les erreurs de diagnostique, les souffrances non écoutées, et particulièrement celles des vieux et des enfants, les salles de réanimation sans lumière, les paniques des coupures de courant, les fatigues et les coups de blues, les heures passées à se battre contre la mort et la fin pas toujours glorieuse, les morts solitaires, mais aussi les fous rires nerveux, les solidarités entre les personnels, les médecins dévoués et compétents, les moments d'intense communication et les échanges merveilleux entre soignants et soignés, les dévouements poussés jusqu'à la limite du supportable, les heures supplémentaires acceptées de bon coeur, les actions menées contre la douleur et la solitude, les efforts pour l'hospitalisation à domicile, les coups de coeurs, les émotions partagées... Voilà ce qu'il aurait fallu souligner pour ces portes ouvertes, parce que l'hôpital, c'est ça : des hommes, des femmes, des gens qui luttent, d'un côté ou de l'autre de la maladie, mais ensemble !


Dimanche 27 avril



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