Les amants désunis.

 

J'ai vu dans ton jardin se faner tant de fleurs

dans ton regard perdu s'éteindre tant d'ardeurs

et dans tes mains ouvertes au seuil de ton départ

tant de rêves enclos qui ne s'ouvriraient pas...

 

J'ai lu dans tes soupirs d'impossibles aveux,

allumé sur tes lèvres des baisers de feu,

écrit mes déchirures au creux de tes silences

et noyé dans tes larmes mes désespérances...

 

Et maintenant... faut-il que  je t'appelle ?

Mon âme s'en ira , si loin, à tire d'ailes.

A mes cris enroués de tant d'indifférence

tu ne répondras pas, je le sais, je le sens.

 

Tu m'oublieras, tes yeux verront d'autres  rivages...

Tu ne sauras jamais quels immenses ravages

tu fis dans mon cœur lourd de trop d'amour pour toi.

Tu ne sauras jamais le prix des pleurs sauvages.

 

 

Badadou, 2005