l'Homme-Armé

 

C'était par un hiver  de givre et de frimas

Enveloppé de glace et d'immensité blanche...

Il a surgi soudain à l'orée des grands bois

 Le bruit de ses sabots frappant la terre franche.

 

Il a surgi, brillant fantôme de la nuit,

Comme un rêve absolu de mystère et d'errance ;

Sauvage  apparition d'une lointaine  enfance,

Ces contes oubliés de chevaliers enfuis...

 

Et voilà que l'un d'eux revient, et il me hante !

 J'entends presque le souffle de son destrier,

Le  long gémissement d'une Quête impuissante,

Les éternelles courses  jamais rassasiées !

 

Image demeurée dans le fond d'un grimoire,

Voilà qu'un sort jeté le ramène à la vie !

Mais il n'est pas sorti en vain de ma mémoire,

Ce fougueux chevalier me rappelle un ami.

 

Pourquoi t'es-tu perdu sur ces chemins célestes,

Est-ce ton âme ainsi que tu cherches en vain ?

Si je pouvais aider ton impossible quête

Te procurer l'amour et le repos, enfin !

 

Mais tu dois demeurer  fidèle à l'immanence,

Achever pour toi seul le destin qui t'échoit,

Et nul être jamais ne saura comme moi

Quel fardeau tu portas de peur et de silence.

 

 

 © Badadou - 24.02.05 - Tous droits réservés.