Le
silence des bois. Pourquoi un tel silence au fond des
bois sereins ? Le vent n’égaye plus les oiseaux ce matin, Le sol moussu éteint la trace de mes
pas… Pourquoi un tel silence au fond des
bois, dis-moi ? La vie a suspendu la chanson de ses
rêves A ce vide rempli de longs
frémissements… Le silence a tendu les cordes du
printemps Mais l’accord ne vient pas, et c’est
comme une trêve. Dans l’émoi qui précède le réveil du
temps L’hiver tout assoupi ne dit plus rien
déjà Et les bourgeons gonflés de résine et
de sève N’osent pas, pas encore, leur premier
feu de joie. Le vent n’égaye plus les oiseaux ce matin : Pourquoi un tel silence au fond des
bois, dis-moi ? Pourquoi un tel silence au bout de
mes émois ? Et mon cœur est tari de t’écouter en
vain… Car le silence m’est, à moi,
insupportable, Moi qui rêve de toi, moi qui t’aime
et t’attends, Dis-moi que ton silence est plein de
mots capables De me rendre un bonheur qui s’enfuit
tout le temps !
Badadou