Soir
d’orage
Soir d’orage, fleurs ouvertes aux senteurs lourdes,
nées d’une touffeur aux long rêve immobile…
Le feuillage s’ennuie de ne pouvoir chanter
ses vertes apoggiatures.
Deux ou trois merles silencieux picorent un gazon ras.
Le ciel est pâle, d’une pâleur maladive.
Soir d’orage, sans vent, sans lueurs, sans soufle bienfaisant
ni pluie rafraîchissante.
Sans nouvelles, non plus. J’attends encore,
Partagée entre l’espérance et le doute.
Mais l’espérance est la plus forte.
Un jour encore suffit à la combler.
Demain, oui, ce sera demain.
Et sa voix sonnera d’autant plus clair
dans ce silence environnant.
Son amour emplira d’autant mieux ce vide
laissé par ce soir d’orage,
ces fleurs ouvertes aux senteurs lourdes,
nées d’une touffeur au long rêve immobile.
Je suis pauvre ce soir. Parce que je contiens
tant d’amour qui ne peut se donner.
Parce que la solitude tombe sur moi comme une pluie d’orage.
Peut-être que si je criais, un peu d’apaisement
viendrait prendre la place de toute cette mélancolie ?
Mais à quoi bon crier ? Je sais bien que personne
n’entendrait
un cri aussi plein de
silence…
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