Il était une fois, dans un pays lointain, une
petite fille aux yeux clairs.
qui n’aimait rien tant que de se promener dans la
campagne.
Elle aimait tant se promener que les animaux des
champs la connaissaient bien
et venaient quelquefois se promener avec elle.
Et elle, elle leur apportait des petits
cadeaux :
pour les écureuils et les campagnols, elle donnait
des noisettes,
pour les oiseaux bavards des miettes de pain dur,
pour les lapins timides des restes de carottes et
de choux verts,
et pour le petit âne docile de son voisin elle
gardait les brassées d’herbes fraîches
qu’elle allait cueillir tout au bord du ruisseau,
là où elles sont les plus tendres.
La petite fille aux yeux clairs était très
heureuse, et elle riait, et elle chantait
tout en se promenant dans la campagne avec ses
amis.
Mais un jour…
Elle rencontra… une fée ! Une fée minuscule,
tout au bord du ruisseau où les herbes sont fraîches.
D’abord elle la prit pour une libellule, mais quand
elle entendit doucement pleurer,
elle s’approcha pour savoir d’où venaient les
sanglots, et c’est à ce moment qu’elle reconnut la fée Clochette.
« Pourquoi pleures-tu, petite fée
Clochette ?» interrogea la fillette.
« Hélas, j’ai perdu ma baguette, ma jolie
baguette en or ! Le vent l’a emportée, il ne veut plus me la
rendre ! »
gémit la pauvrette.
N’écoutant que son bon cœur, la petite fille aux
yeux clairs promit d’aider sa nouvelle amie,
d’aller voir le vent et de lui demander la
baguette.
« Je le connais bien, il voudra sûrement bien
me la rendre ! Ne pleure plus, tout va s’arranger… »
Et la voilà partie le long des chemins pour
chercher le vent tapageur.
Elle chercha longtemps, longtemps, autant que dura
l’été et ses journées tranquilles.
Point de tapage, point de vent !
Et puis un matin, l’automne à la traîne dorée s’en
vint visiter ce pays très lointain,
et avec lui s’en vint le grand vent tapageur qui
jouait avec les feuilles mortes.
« Grand vent, s’il te plaît écoute-moi !
cria la petite fille aux yeux clairs,
et rends-moi la baguette d’or fin de mon amie
Clochette ! »
Le vent ne pouvait rien refuser à la petite fille
aux yeux si clairs qui chantait et dansait dans la campagne,
et il lui
demanda d’ouvrir son tablier ; il souffla très fort et parmi les feuilles
dorées qu’il fit s’envoler de partout,
il déposa
dans les plis du petit tablier la minuscule baguette d’or fin.
La fillette s’empressa d’aller retrouver son amie
au bord du ruisseau clair, mais la petite fée n’était plus là…
A sa place se trouvait un magnifique bouquet de
campanules bleues.
Alors la fillette déposa la baguette au milieu de
la plus belle fleur,
et depuis ce temps là, les libellules translucides
reviennent chaque été voleter auprès du clair ruisseau,
là où s’épanouissent les campanules, et là où
l’herbe est la plus fraîche...
Copyright © Badadou 2003 –
Tous droits réservés