Le petit cheval en bois

 

Il était une fois (toutes les histoire commencent ainsi…)

dans la grande forêt du Nord, un arbre qui s’ennuyait beaucoup.

Ses voisins lui disaient : écoute le vent passer dans tes ramures,

écoute les oiseaux chanter sur tes branches feuillues,

absorbe les rayons du soleil de l’été,

sens frémir les cristaux de la neige immaculée quand l’hiver t’a vêtu

de son long manteau de givre et de frimas…

 

Mais cet arbre-là ne voulait rien savoir :

Il s’était enfermé tout seul dans son ennui,

dans son attente vaine,et rien ne pouvait le toucher.

Seulement, il s’ennuyait, et cela le rendait malade de tristesse.

 

Un jour, un enfant vient s’asseoir  au pied de cet arbre solitaire.

Il reste là un long moment, à rêver et à soupirer.

A la fin, l’arbre lui demande :

-Pourquoi soupires-tu sans cesse ?

-Parce que je m’ennuie, dit le petit garçon. C’est mon vieux cheval en bois,

je l’aimais bien, mais mon père l’a brûlé dans notre cheminée.

Il a dit comme ça : il est trop vieux et tout cassé, mais il fera bien de la bonne chaleur !

Et maintenant je m’ennuie.

 

L’arbre ne répond rien, mais la nuit suivante, il appelle les Lutins de la forêt,

Ces petits êtres malicieux sont très habiles de leurs petites mains,

ils savent faire tout un tas de jolies choses.

Que veux-tu de nous ? demandent-ils en faisant la ronde autour du tronc moussu.

Cassez une de mes branches, et fabriquez pour moi

un très joli cheval en bois, souffle le  grand  sapin.

 

Les Lutins trouvent l’affaire amusante, ils s’exécutent avec diligence,

trouvant très excitant de fabriquer un cheval si petit pour un arbre si grand.

L’arbre ne dit plus rien. Il attend. Et son attente n’est plus vide.

 

Quand l’enfant reviendra… songe-t-il avec bonheur.

 

L’enfant revint, et quelle ne fut pas sa surprise et sa joie de trouver là

au pied de ce grand arbre où chantaient les oiseaux,

un magnifique cheval en bois !

Il revint chaque jour jouer à l’ombre de ses branches,

et plus jamais, jamais, l’arbre ne s’ennuya.

Il avait appris le don de lui-même.

 

 

 

 

         

 

 

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