Le bleu des anges
La mer étend ses larges ailes au creux des baies tranquilles. Les rivages s'étonnent de la voir si fraîche, quand l'air est si torride, quand les pins des landes ravinées se tordent sous le feu d'un soleil haut déjà. Ce n'est pourtant qu'avril, mais les pluies sont séchées. Les bois sont assoiffés. Les pierres sont brûlantes, les fleurs cherchent une ombre. Ce n'est qu'avril, pourtant.
Les anges sont passés ce matin sur les rives bleutées, ils ont perdu ici tout le bleu de leurs ailes, ils ont perdu leur chant et la mer l'a trouvé. La mer est devenue le miroir bleu des anges égarés.
Le sable blond se love aux creux des roches grises veinées d'ocres lichens et de schistes brillants. Les euphorbes s'éclatent à l'aplomb des fossés. Les oiseaux se consolent du trop long hiver, ils se grisent à fuseler leurs chants et trillent à l'envie, dans l'air bleu printanier.
Les anges sont passés ce matin sur les rives bleutées, ils ont perdu ici tout le bleu de leurs ailes, ils ont perdu leur chant et la mer l'a trouvé. La mer est devenue le miroir bleu des anges égarés...
(Badadou - Pâques 2003)
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